- Etape 14 – 8 juillet 2010 – toujours à partir de Margaree, vol autour de l’ile du Cap Breton, cote nord-est. 366 km, 4h de vol.
Je profite de l’hospitalité de Slawa pour découvrir l’ile du Cap Breton à partir de Margaree, une fois en voiture, une fois en vol….
Journée de vol, le soleil est au rendez-vous, du moins au départ. Il faiblira sous l’assaut des nuages de haute altitude coté Est. Mais la clarté générale me fait penser que cette fois, la cote Est va être dégagée et me permettre le tour de l’ile par le Nord.

Je repars vers Baddeck pour atteindre la côte Nord-est. Le vent me pousse et je l’atteins rapidement. La cote est complètement différente de celle de l’Ouest. Roche blanche (gypse) ou rose le plus souvent alors que celle de l’ouest présente plus de gris, de orange et de noir. Plutôt moins escarpée aussi, bien que quelques montagnes aient le pied maritime, ce sont plus souvent des plages qui bordent le rivage. Le bleu de la mer n’est pas le même, mais je sais qu’il dépend seulement de la situation d’où on la regarde par rapport au soleil et du reflet des nuages… enfin pas seulement quand même, car certains fonds marins peuvent lui donner des aspects très nettement différents aussi.

Je me régale de ces paysages nouveaux qui allient relief, couleurs, odeurs, mouvements dans une symphonie de contrastes tous plus hauts les uns que les autres.

Je peux imaginer les tempêtes qui se ruent sur les cotes, le verglas, la neige qui recouvre les reliefs et anéantit les bruits. D’ailleurs, je découvre dans un minuscule port quelques pistes de ski accrochées à la montagne. Ce doit être fabuleux de skier avec un paysage maritime sous les yeux. Chaque année, la mer gèle des deux cotés de l’ile sur plusieurs centaines de mètres.

Je surveille toujours le ciel et ses transformations pour réagir vite. Vers le Nord, il fait plus sombre, le relief apparait en ombres noyées dans la brume. Je ne verrai pas de baleines dans ces conditions… mais on ne sait jamais. Alors, je tente d’aller au plus loin, au plus haut de l’ile, jusqu’à la crique de la viande (Meat Cove). Elle est appelée ainsi car utilisée par les soldats français du 18ème siècle qui peuplaient la forteresse de Louisbourg au sud de l’ile pour se procurer de la viande fraîche. Celle de caribou (renne canadien) à l’époque où il y en avait encore. Ils ont disparu depuis que le cerf est entré sur l’ile, leurs parasites sont incompatibles. Les soldats utilisaient la même technique que les hommes préhistoriques de la Roche de Solutré, ou même les Indiens qui chassaient le bison dans le sud de l’Alberta. Ils les traquaient en troupeaux dans les forêts de la montagne et les dirigeaient vers les falaises jusqu’à ce qu’ils se précipitent dans le vide. Il n’y avait plus qu’à récupérer les carcasses dans l’eau.

A cet endroit, il ne s’agit pas encore de l’océan Atlantique mais encore du Golf du St-Laurent.

Dans le village le plus septentrional, St-Margaret, on peut voir un cimetière où une inscription est justement faite pour les yeux du ciel. Mais comme il ne passe personne pour la voir, je pense qu’elle pouvait être destinée à des esprits, ou peut-être est-elle visible d’en bas avec le relief.

Et je reprends la route pour passer au nord-ouest. Celle que je n’avais pas suivi le premier jour car les nuages semblaient amoncelés à l’Est. La distance n’est pas très longue, une cinquantaine de km environ. Le spectacle est superbe malgré la brume de l’Est. Le relief est haut, découpé, rasé. Au sommet plat de ces monts, les lacs et les marécages mettent des touches de couleur. Les conditions sont fortes mais elles ne m’impressionnent pas autant que ces montagnes avec la mer autour. C’est magique de pouvoir faire le tour d’une ile et de voir deux cotés ensemble, voire des trois comme ici, Est, Nord et Ouest. Les instants, les images, la chaleur, les odeurs s’impriment en moi.

Alors, les baleines ? et bien, je comprendrais le lendemain en allant les voir en bateau pour touristes, qu’elles étaient là mais que je n’ai pas su les voir du ciel. Mais déjà d’en bas, ce n’est pas facile de les repérer et de les suivre… j’ai compris qu’elles aiment jouer et accompagner les bateaux, et les bateaux de touristes repèrent les troupeaux et jouent le jeu. Ah bon, ce n’est pas l’inverse ?
En cette saison, les grandes baleines bleues ne sont plus là, on peut voir seulement des globicéphales. Ce sont les plus grands des dauphins qui, par leurs mensurations et leurs habitudes sont classés parmi les baleines. Ils sont gris souris et possèdent un aileron sur le dos. Je vous mets une ou deux photos. Elles ne sont pas excellentes. Mais il faut dire que le champ ouvert dans la fenêtre de l’appareil photo n’est pas grand, et que les baleines se montrent peut-être ailleurs que dans ce champ restreint. Ce qui a pour conséquence que pendant le temps où on photographie, on n’assiste pas à l’ensemble du spectacle donné par les baleines…


Step 14 to 8 July 2010 - still from Margaree, flight around the island of Cape Breton, north-east coast. 366 km, 4 hours flight.
I take the hospitality of Slawa to discover the island of Cape Breton from Margaree, once in the car, once in flight ....
Flight day, the sun is up, at least initially. It will weaken the onslaught of high clouds east side. But the overall clarity makes me think that this time the east coast will be clear and allow me around the island from the north.
I go back to Baddeck to reach the North-east coast. The wind pushes me and I reached it quickly. The shore is completely different from the West. White rock (gypsum) or pink usually while the West has more gray, orange and black. Rather less steep too, although some have the foot sea mountains, more often beaches along the shore. The blue of the sea is not the same, but I know it only depends on the situation where one looks to the sun and the reflection of clouds ... well, not just the same, because some seabed can give markedly different aspects too.
I really enjoy these new landscapes that combine topography, colors, smells, movements in a symphony of contrasts all higher than each other.
I can imagine the storms that rush on the ratings, sleet, snow covers the relief and reversing sounds. Besides, I discovered a few tiny port ski clinging to the mountain. It must be great to ski with a seascape in front. Each year, the sea freezes on both sides of the island for several hundred meters.
I always watching the sky and its changes to respond quickly. To the north it is darker, the relief appears in shadows drowned in the mist. I do not see whales in these conditions ... but you never know. So I try to go further, at the height of the island, until Meat Cove It is so called because used by French soldiers of the 18th century inhabited the fortress of Louisbourg south of the island to get fresh meat. The caribou at the time there were more. They have disappeared since the deer came to the island, their parasites are incompatible. The soldiers used the same technique that prehistoric people of the Rock Solutré in France, or even the first Nation who hunted bison in southern Alberta. They trailed in herds in forests of the mountain and headed for the cliffs until they rush into the void. There was nothing to recover the carcasses in the water.
At this point, it is not the Atlantic Ocean but also the Gulf of St. Lawrence.
In the northernmost village, St. Margaret, one can see a cemetery where an entry is just made for the eyes of heaven. But as nobody passes to see her, I think it could be destined to spirits, or perhaps it is visible from below with the terrain.
And I take the road to move to the northwest. The one I had not followed the first day because the clouds seemed piled in the East. The distance is not very long, about fifty km. The show is superb despite the haze of the East. The relief is high, cut, shaved. In these flat-topped mountains, lakes and swamps are touches of color. The conditions are strong but they do not impress me as much as the mountains with the sea around. It’s terrific to go around an island and see both sides together, or even three, as here, East, North and West. The moments, images, heat, odors imprinted in me.
Then the whales ? Well, I understand the day by going to see a boat for tourists, they were there but I could not see from the sky. But already at the bottom, it is not easy to find and follow them ... I understand they like to play and coach boats, tourist boats and locate flocks and play the game Oh This is not the opposite ?
This season, the big blue whales are gone, we can only see pilot whales. They are the largest dolphins, their habits and their measurements are classified as whales. They are gray mouse and have a fin on his back. I put one or two photos. They are not excellent. But it must be said that the open field in the window of the camera is not great, and that the whales show perhaps elsewhere in this limited field. This means that during the time when we photograph, we do not attend the entire performance given by the whales ...
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