- Etape 15 – autour de Margaree NS – vol au sud de l’ile du Cap Breton – 589 km – 6h
Une fenêtre de vol semble se dessiner entre deux périodes de pluie, j’en profite. Destination : explorer la cote sud.

Quand je suis enfin prête à partir les cumulus semblent méchants, une belle base grise me fait penser que les conditions de vol vont être difficiles. Pourtant, la nuit n’a pas été fraîche. En fait, je pense essayer et me reposer aussi vite. Mais non, tout est correct, tranquille. Je traverse donc une série de rues de nuages en me dirigeant vers le lac Bras d’Or pour traverser ses bras au plus court et au moins large, car certains endroits présentent plusieurs km de traversée. De loin, je distingue assez vite des nappes de brouillard importantes, la cote Est, et plusieurs bras du Bras d’Or. Mais j’avance quand même, je verrai bien le moment venu où en sera la disparition des nuages.
J’ai la surprise de voir le premier aéronef en vol depuis plusieurs jours : un hélicoptère qui se dirige vers Sydney. D’ailleurs, c’est simple, la radio n’émet rien, sauf parfois des approches vers Halifax, à plusieurs centaines de km.

Quand j’arrive vers la zone où je dois traverser deux bras successivement et où je n’aurai que des iles sous moi, la couverture de brouillard semble totale. Je monte pour voir l’ampleur du phénomène. Et comme il me semble que le nuage n’a que l’épaisseur du bras d’eau, je le longe un peu et quand je pense avoir de la terre sous le nuage, je suis assez haut pour prendre le risque de traverser en sécurité. Quelques minutes plus tard, c’est gagné. Le rivage est magnifique sous un soleil éclatant. Je découvre la réserve d’Eskasoni où Slawa m’a accompagnée hier. Quelques photos de la maison plume et je repars vers Louisbourg, cette forteresse réputée.

Le soleil m’accompagne jusqu’à la cote sud qui est, elle aussi, perdue sous le brouillard. Je prends le temps d’aller plus loin vers l’Est pour donner au brouillard le temps de se lever. La mer est belle, éclatante, comme lavée. Main-à-Dieu (prononcer mènédieu), cap breton, je vole proche de Sydney sans rentrer dans la zone de contrôle. Mais, si le brouillard se lève peu à peu, il me ravit toujours la vue de la forteresse, la cote se dérobe. Une partie de la carte n’existe pas, au point que je me questionne sur une éventuelle erreur de navigation. Je tourne et retourne, et puis j’abandonne. Je continue plein ouest vers l’ile Madame, proche de Port Hawkesbury.

Je suis le littoral aussi souvent que je peux et joue avec le brouillard qui vient de l’océan et s’arrête juste au niveau de la cote, m’en ravissant parfois certains tronçons. Ce voile rend la perspective tout à fait magique. Les couleurs n’en sont que plus contrastées, les formes vaporeuses et insolites. C’est fabuleux. Un régal.

Le temps passant, un voile de très haute altitude en provenance de l’ouest vient atténuer la lumière. Et quand j’atteins l’Ile Madame, elle est presque dans l’ombre. Mais je prends le temps d’en faire le tour. C’est une ile où vivent aussi des Acadiens, donc des francophones. Mais je ne vois nulle piste privée. Seulement des lieux d’atterrissage sommaire au cas d’urgence.

Je me pose à Port Hawkesbury pour refueler avant de remonter vers le nord. J’ai le bonheur de retrouver Allan. Il n’est pas surpris, un de ses amis vient de l’appeler au téléphone pour lui dire qu’il a vu quelque chose d’extraordinaire dans le ciel, un engin jamais vu… et Allan lui a demandé de décrire la chose, et lui a répondu que c’était l’avion de la française…

Nous papotons. Il est surpris que je lui dise que la piste de Baddeck soit désertée et que le bâtiment au chapeau de Napoléon soit dévasté. Il me suggère que peut-être, il n’est pas fini de construire. A voir. Un Acadien, Raynald, et une toute jeune femme se trouvent là également, ils parlent un français parfait sans presqu’aucun accent, un peu comme Gilles à Pleasant Bay, alors qu’à la caisse du supermarché de Chéticamp, je n’avais pas compris. Les ancêtres de La Rochelle, la déportation ou l’abdication, l’histoire, les racines restent fortes dans chaque lieu. C’est ainsi qu’hier nous avons traversé un village écossais. Toutes les pancartes étaient rédigées en anglais et en gaëlique. Un village était même reconstitué à l’ancienne.

Et puis c’est à nouveau un départ chaleureux, et le retour vers Margaree. Le soleil s’est dérobé complètement. La mer est grise et tranquille et si je reconnais les cotes, elles me semblent différentes du seul fait de la lumière.

Je passe à la plage là où la veille nous étions allées voir les fossiles d’arbres. D’en haut, on ne peut pas imaginer que des troncs entiers sont imbriqués dans cette roche battue par les eaux de la mer à chaque marée, à chaque tempête. C’est tout proche des plages où le charbon affleure entre Mabou et Inverness. D’ailleurs les mines allaient d’une ville à l’autre par des voies souterraines qui passaient plusieurs km sous la mer.

La vallée de la rivière Margaree est tranquille ce soir, j’en profite pour suivre son cours et voir les pêcheurs répartis le long de ses méandres.
Step 15 - around Margaree NS - flight south of Cape Breton Island - 589 km - 6h
A window of flight seems to be emerging between two periods of rain, I benefit. Destination : exploring the south coast.
When I am finally ready to leave the cumulus seem wicked, a beautiful grey base makes me think that the flight conditions will be difficult. Yet the night was not cool. In fact, I think and try to rest as quickly. But no, everything is correct, quiet. So I go through a series of cloud streets in my way to the Bras d’Or to cross his arms shorter and narrower, because some locations are several kilometers of passage. From afar, I see quite quickly fog important, on the East Coast, and several arms of Bras d’Or Lakes. But still I move, I’ll see when the time comes where will the disappearance of clouds.
I was surprised to see the first aircraft in flight for several days : a helicopter that goes to Sydney. Besides, it’s simple, radio emits nothing, except sometimes approaches to Halifax, several thousand miles ago. When I come to the area where I have to cross both arms successively and where I will only have islands under me, the blanket of fog appears complete. I ride to see the extent of the phenomenon. And as it seems to me that the cloud has the thickness of the arm of water, I along a bit and when I think I have the ground beneath the cloud, I’m high enough to risk crossing safety . A few minutes later, it won. The shore is beautiful bright sunshine. I discovered the Eskasoni Reserve where Slawa accompanied me yesterday. Some pictures of the house looking like feather or wing. And I’ll pen to Louisbourg, the famous fortress. The sun escorts me to the south coast which is also, lost in the fog. I take the time to go farther east to give the fog time to rise. The sea is beautiful, brilliant, as washed. Main-à-Dieu, Cape Breton, I fly close to Sydney without going into the control zone. But if the fog lifts slowly, it always delights me to the fortress, the rating is slipping away. A portion of the card is not much that I wonder about a possible navigation error. I turn and turn, and then I give up. I continue due west to the island Madam, near Port Hawkesbury.
I follow the coast as often as I can and play with the fog that comes from the ocean and stop right at the coast, sometimes ravishing me some stretches. This veil makes the prospect quite magical. The colors are just more varied, and unusual forms vaporous. It’s fabulous. A treat. Over time, a veil of high altitude from westbound just obscures the light. And when I reach the Isle Madame, it is almost in the shadow. But I take the time to go around. It is also an island inhabited by Acadians people, therefore francophones. But I see no private airstrip. Only brief landing sites in case of emergency.
I wonder at Port Hawkesbury to refuel before heading north. I have the happiness to find Allan. He is not surprised because one of his friends just call the phone to say he saw something extraordinary in the sky, never seen a machine ... and Allan asked her to describe it, and he replied that it was the plane of the French lady...
We chat. It surprised me to say that the runway is deserted in Baddeck and the building with Napoleon’s hat to be devastated. He suggested that perhaps it is not finished. Features.
An Acadian, Raynald, and a very young lady are there too, they speak perfect French without accent hardly any, like Gilles in Pleasant Bay, while on the Cheticamp supermarket checkout, I had not understood. The ancestors of La Rochelle, deportation or abdication, history, the roots remain strong in each location. Thus, yesterday we went through a Scottish village. All the signs were written in English and gaëlique. A village was also reconstituted the old.
And it’s starting so warm again, and return to Margaree. The sun was completely hidden. The sea is gray and quiet and if I know shores, they seem different from the mere fact of light.
I go to the beach where we went yesterday to see the fossil trees. From above, we can not imagine that whole trunks are embedded in the rock battered by the waters of the sea at every tide, each storm. It’s near the beach where the coal outcrops between Mabou and Inverness. Besides the mines ranged from one city to another by passing subways several kilometers under the sea
The valley of the Margaree River is quiet tonight, I want to take its course and see the fishermen scattered along its meandering course.
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