- Etape 27 - 26 aout 2010 – Winnipeg Lyncrest Mb to Vermilion Bay On 279 km 2h16 à 123 km/h and Vermilion Bay to Kakabeka Falls On. 373 km à 118 km/h 3H09 soit un total de 652 km. En 5h25.
Si le temps était beau mais très rafaleux hier, aujourd’hui, il doit être sans vent ou presque. La prévision est de 10 kt au sud, je vais à l’ouest, donc avec très peu d’incidence sur le trajet. La nuit a été très froide, je m’attends donc à des développements de turbulences en fin de matinée.

Lever 6h, petit-déjeuner peu arrosé ! Perry et Edith ont réussi tous les deux à se libérer du travail pour m’accompagner à l’aéroport. Ils ne pourront pas faire un vol en patrouille comme l’année dernière… le soleil et la bonne humeur sont au rendez-vous, ils ne se départissent jamais de leur humour et de leur tranquillité. Nous avions tout préparé hier, il ne reste plus qu’à intégrer les derniers bagages. Et nous nous séparons, en espérant nous revoir, l’année prochaine ? may be...
A 8h j’ai décollé, c’est turbulent sur les premiers 500ft et d’un seul coup il fait chaud et je suis happée par un vent fort mais calme (laminaire) du sud-ouest qui me fait voler rapidement et en crabe pendant les 40 premiers km jusqu’à la brousse.

Là, je prends une orientation qui me fait voler souvent à 82 kt à 2500 ft. Je mets une demi-heure de moins pour parcourir la même distance jusqu’à Vermilion Bay. En attendant, je profite de cette belle lumière qui éclaire une brousse pétillante de reflets. Les étapes se succèdent. D’abord, seulement des marécages pendant une cinquante de km, puis apparaissent les roches, puis les lacs. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer, les km défilent et l’altitude me permet de voir loin dans ce ciel d’azur. Avec le soleil de face, j’ai la surprise d’arriver à Kenora quelques miles avant d’entrer dans la zone de contrôle. Je grimpe à 5500 ft pour la passer en sécurité.
Je commence à sentir des zones d’air froid dû aux lacs qui ont installé leurs grandes surfaces d’eau froide de ci de là. Entre deux lacs, les turbulences commencent à se faire sentir durement. Je reste à 3500 ft. Une demi-heure après Kenora je suis déjà arrivée à Vermilion Bay. Sur le lac le plus proche de l’aéroport, un Beaver remonte jusqu’à sa ligne de décollage. Je calcule mon approche pour arriver entre deux rafales. Atterrissage dans la prairie ! elle n’a pas été plus tondue que la semaine précédente et personne au point de rencontre.
J’attache Charlie sérieusement, je le laisse sous la surveillance du vautour dinde qui plane sur le terrain et je prends la route à pieds vers le village. Je fais environ 1km avant qu’une voiture arrive derrière moi. Je lève le pouce. La voiture s’arrête. Son chauffeur est anglophone, sur la réserve au début.
J’apprendrai plus tard que ma tenue de ski avec les 30° de la matinée lui avait posé quelques questions ! Présentations (Bob, Odile) comme il se doit au Canada et la conversation s’engage, je lui explique ce que je fais là. Il accepte de me laisser à la station d’essence. Chemin faisant, Bob me propose de l’accompagner à la Co-op (petit supermarché local) et de m’accompagner ensuite à la station où je pourrai acheter un bidon et il me ramènera à l’aéroport. Puis nous convenons du prêt de bidon et de son retour pour le rendre. Il me demande s’il pourra me regarder partir et imagine déjà aller chercher sa famille pour partager le spectacle, me demande si je serai d’accord pour l’attendre quelques minutes. Déjà sur le chemin du retour, Bob est mort de rire en pensant à l’aventure qu’il vit et se félicite de m’avoir prise en stop malgré mon accoutrement. Et quand il découvre Charlie, il est rayonnant, il n’en croit pas ses yeux, il est aux anges.

Bob m’aide à faire le plein et va chercher sa famille le temps que je détache Charlie et me prépare. Il revient juste quand je suis prête avec sa femme et sa belle-sœur qui parle français. Ils habitent Winnipeg et sont en vacances jusqu’à demain. Echanges tranquilles remplis d’intérêt mutuel, d’admiration, d’une gentillesse évidente ficelée dans un ruban d’humour. Remerciements, adieux.
Et je redécolle une heure et demie plus tard. Le ciel s’est chargé de cumulus de beau temps et les rafales sont beaucoup plus fortes. Je ne fais pas de passage et je n’envoie même pas la main tellement je dois tenir Charlie qui danse dans tous les sens. Je grimpe directement à 5500ft. Je n’ai pas quitté Vermilion Bay que je vois déjà la fumée du moulin à bois de Dryden à 60 km environ. Plus tard, je passerai à 7500 ft pour voler au-dessus de la couche et retrouver un air calme. Je gagne encore quelques km/h supplémentaires pour revenir à 82kt. Mais j’ai froid. Et les cumulus se développent progressivement ce qui me demanderait de monter encore plus. Je n’y resterai qu’une centaine de km avant de redescendre sous la couche. A 5500ft, je suis bien, mais l’humidité est terrible. Ma direction s’est un peu infléchie vers le sud-est et je suis moins poussée, j’avance quand même très vite. Je gagnerai un peu plus d’une heure sur le même trajet d’aller.
Je rattrape les trains, les trucks et les voitures. J’entends parfois une annonce sur la fréquence de route mais je ne verrai aucun appareil aujourd’hui.

Quand j’arrive à Kakabeka Falls, je fais le tour du village pour voir les chutes. Gérald de Marathon m’a dit qu’elles étaient très belles… j’avais déjà fait le tour des rapides pensant qu’il s’agissait des cascades. J’avais vu des rapides peu alimentés mais qui pouvaient être majestueux à la fonte des neiges. Là, je cherche autre chose, et bien m’en a pris car un peu plus loin en descendant la rivière je vois une usine électrique et en me retournant, je peux enfin découvrir une cascade. Et plus je tourne autour d’elle et plus je découvre une chute très haute même si elle n’est pas très large. J’apprendrai plus tard qu’elle est plus haute que les chutes du Niagara mais beaucoup moins importante en largeur donc en débit.
Heureuse de cette découverte, je continue mon tour pour revenir vers la piste. Les rafales sont toujours là, le vent est travers piste mais je sais que je peux tricher un peu sur l’axe de piste puisqu’elle est en herbe bien tondue sur ses larges cotés. Une grosse bulle d’air chaud me fait remonter de plusieurs mètres sur l’arrondi. Poser doux sur le tapis de piste. Pendant la finale, j’ai eu le temps de repérer que le hangar de Ian est ouvert et trois véhicules sont devant. Je m’arrête donc tout de suite devant son hangar.

Je trouve Daniel et deux compères qui travaillent sur l’avion de Ian ! son Murphy Rebel est maintenant pourvu de ses ailes et de son empennage et il est sur flottes. C’est leur installation qui occupe les trois hommes. Ils venaient de se poser la question de savoir s’ils avaient des nouvelles de cette femme française qui était passée l’année dernière… et ils ont vu un pendulaire sortir de nulle part et venir se poser. Daniel a repéré en l’air le bagage sur le siège arrière et a dit c’est elle, la voilà ! Cinq minutes plus tard Ian arrivait aussi avant d’aller au travail. Nous avons le temps d’échanger, de regarder les photos de l’année dernière et de convenir d’un barbecue pour demain. Daniel me demande si j’ai déjà eu l’occasion de voler sur hydravion.

Non. Alors tu aimerais essayer ? oui, bien sûr. Alors, on y va ! je n’en crois pas mes oreilles. On installe Charlie dans le hangar ouvert comme l’année dernière, la différence c’est que Daniel m’offre l’hospitalité, Charlie dormira seul ici.

Et nous voilà repartis vers de nouvelles aventures. Trois quarts d’heure de route pour arriver au lac où est parqué le Cyclone-185 de Daniel (Dan pour les anglophones). Le Cyclone 185 est une réplique du Cessna 180. C’est tout près de là où habite Ian. Un avion tout en alu qui lui a demandé 13 ans 6 mois et 11 jours de construction ! Il est fini depuis mai 2009 et a déjà plus de 70h de vol. Préparation, pompage de l’eau dans les caissons, essence, détachage des liens qui le retienne au-dessus du ponton, mise à l’eau grâce à la voiture munie du système hydraulique adéquat, et c’est parti. Le bruit du moteur est extra, 300Hp rugissent sous le capot. Décollage le long des traces de mousse blanche laissée par le vent. Et nous voilà en l’air pour une visite à un ami à trente minutes de brousse. Le gps annonce une route rose toute droite. Là, aucune autre route à suivre. Seulement cette ligne, et une manière de naviguer qui m’est inconnue. Mais Daniel est bon pédagogue et il a tôt fait de tout m’expliquer et de me laisser piloter ! ce n’est pas un manche mais une sorte de volant en 8, il faut pousser dessus pour descendre et tirer dessus pour monter, j’ai du mal à m’y faire, mais j’apprécie. Ce n’est pas évident de rester dans les paramètres de vol ! Et de la place passager, la bille n’est pas très bien située. Mais je gage qu’il ne doit pas falloir longtemps pour s’y faire.

Amerrissage en douceur, c’est-à-dire que ça tape sur l’eau on a l’impression que ça va exploser ! on se rend compte comme toute surface est durcie par la vitesse ! ça me rappelle le parachutisme et la sensation d’avoir un coussin de plume sous le ventre le temps de la chute. Nous nous rendons chez Mike.
Dan lui propose une découverte par le haut de son univers lacustre. Je passe derrière, (le cyclone est un 4 places) ce qui me donne l’occasion d’un décollage et d’un amerrissage supplémentaires, soit 3 de chaque en tout. Je sens bien que ce n’est pas l’élément le plus favorable pour Mike ! Ce qui nous vaudra au retour la réflexion Daniel et moi de savoir ce qui nous différencie, ceux qui aiment voler. Je vous rassure, on n’a pas vraiment trouvé la différence avec les autres… des constats mais pas d’explication !
Nous arrivons tard à la maison et je fais la connaissance de Jocelyne et de Charles leur aîné. Jocelyne ne s’inquiète pas quand Daniel n’est pas rentré. Ils se connaissent bien et vivent en bonne intelligence depuis 25 ans. Il avait bien essayé de l’appeler au téléphone mais n’avait pas réussi. Nous allons diner (pardon, souper, car le diner est à midi au Canada même si la soupe est plutôt servie à midi) en ville et passons un excellent moment ensemble.
Demain est un autre jour.
27th stage - August 26 2010 – Winnipeg Lyncrest, MB to Vermilion Bay On ; 279 km ; 2:16 to 123 km / h
and Vermilion Bay to Kakabeka Falls On. 373 km to 118 km / h ; 3:09
for a total of 652 km. In 5:25.
If the weather was beautiful but very gusty yesterday, today, there should be little or no wind. The forecast is 10 kt south, I go to the west, so with very little impact on the route. The night was very cold, so I expect to developments of turbulence in the late morning.
Sunrise 6am, breakfast with just one coffee ! Perry and Edith have both managed to free themselves from work to accompany me to the airport. They will not go flying on patrol as last year ... the sun and fun are at the appointement, they never have disposed of their humor and their peace. We had prepared everything yesterday, it only remains to integrate the latest baggage. And we split up, hoping to meet again next year ? ’may be ...
At 8 am I took off, it is turbulent over the first 500ft and once it’s hot and I’m caught by a strong wind but quiet (laminar) south-west makes me fly fast and crab during the first 40 km to the bush.
Here, I take a direction that often makes me fly to 82 knots at 2500 ft. I put a half-hour less to travel the same distance to Vermilion Bay. In the meantime, I take this beautiful light that shines on a bubbly bush reflections. The steps follow. First, only wetlands during some fifty miles, then appear the rocks, and lakes. I do not have time to get bored, the km march and the altitude allows me to see far into the azure sky. With the sun in front, I am surprised to arrive in Kenora a few miles before entering the control zone. I climb to 5,500 ft to the pass safely.
I begin to feel cold air zones due to the lakes that have installed their large water cold here and there. Between two lakes, the turbulence began to be felt severely. I am at 3500 ft. Half an hour after I’m already arrived Kenora to Vermillion Bay. On the lake closest to the airport, a Beaver track back to its line of departure. I calculate my approach to arrive between two bursts. Landing in the grassland ! she was not mowed more than the previous week and nobody at the meeting point.
I attach Charlie seriously, I left under the supervision of the turkey vulture that hovers over the ground and I’m walking the road toward the village. I’m about 1km before a car comes up behind me. I raise my thumb. The car stops. Her driver, english speaking was on the reserve early. I learned later that my ski suit with 30 °C of the morning had asked a few questions ! Presentations (Bob, Odile) as required in Canada and the conversation begins, I explain what I’m doing. He agreed to leave me to the nearest gas station. Along the way, Bob offered me to accompany him to the Co-op (small local supermarket) and then accompany me to the station where I can buy a can and it will take me back to the airport. Can we agree the loan and can make his return. I wonder if he can watch me go and fetch already imagining his family to share the show, wonder if I’m willing to wait a few minutes. Already on the way home, Bob died of laughter thinking of the adventure he lives and welcomed me stop taking despite my appearance.
And when he finds Charlie, he is beaming, he does not believe his eyes, he is ecstatic. Bob helps me and go to his family during I’m detaching Charlie and preparing. He came back just when I’m ready with his wife and sister in the law who speaks French. They live in Winnipeg and are on vacation until tomorrow. Trade quiet full of mutual admiration, kindness obvious tied in a ribbon of humor. Thanks, goodbye.
And one hour and a half later, I take off again. The sky was responsible for fair weather cumulus and gusts are much stronger. I do not pass and I send even the hand so I must keep Charlie dancing in all directions. I climb directly to 5500ft. I have not left Vermilion Bay that I already see the smoke of Dryden sawmill 60 km. Later I will go to 7500 ft for fly above the layer and find a calm. I earn a few km / h to return to additional 82kt. But I’m cold. And cumulus clouds that develop gradually ask me to go even higher. I stay there a hundred kilometers before falling under the layer. At 5500ft, I’m good, but the humidity is terrible. My direction was a little bent towards the south-east and I’m not pushing so fast than before, I move very quickly anyway. I save a little over an hour on the same route to go.
I catch trains, trucks and cars. Sometimes I hear an announcement on the frequency of road but I see no plane today.
When I arrive at Kakabeka Falls, I go around the village to see the falls. Gerald in Marathon said they were very beautiful ... I had already made the rounds of fast thinking it cascades. I had seen rapids but that could be fed to the majestic snow melt. Here, I try something else, well I can because a little further down the river I see a power mil and as I turned, I can finally see a waterfall. The more I turn around it and the more I discovered a very high drop even if it is not very large. I learned later that she is taller than Niagara Falls but much smaller in width thus flow.
Happy with this discovery, I continue my turn to return to the runway. The gusts are still there, the trail winds through but I know I can cheat a little on the runway as it is well mown grass on its broad side. A large bubble of hot air makes me go back several yards on the flare. Put on soft carpet runway.
During the final I had time to locate the hangar is opened by Ian and three vehicles are in front. So I stopped immediately in front of his hangar. I met Daniel and two friends who work on the aircraft by Ian ! her Murphy Rebel is now equipped with wings and tail and it is using floats. This installation occupies three men. A few time before, they came to ask whether they had any news of this French woman who was passed last year ... and they saw a trike out of nowhere and coming to land. Daniel spotted in the air the bag on the seat back and said that she is ! Five minutes later Ian also happened before going to work. We have time to exchange ideas, view pictures from last year and agreeing to a barbecue tomorrow. Daniel asked me if I had the opportunity to fly on a seaplane. No. So you’d like to try ? yes, of course. So, here we go ! I can not believe my ears. Charlie is installed in the hangar without doors like last year, the difference is that Daniel offered me hospitality, Charlie will sleep here alone.
And we are left to new adventures. Three quarters of an hour’s drive to reach the lake is parked Cyclone-185 Daniel (Dan for english speaking). The Cyclone 185 is a replica of the Cessna 180. It’s close to where Ian lives. An aluminum airplane while Dan built during 13 years 6 months and 11 days ! Gone since May 2009 and already has more than 70 hours of flight.
Preparation, pumping water into the casing, gasoline, spotting relationships that hold him above the dock, launch through the car with the hydraulic system proper, and go. The engine noise is amazing, roaring 300hp under the hood. Take off along the tracks of white foam left by the wind. And here we are in the air for a visit to a friend to thirty minutes of bush. The GPS Pink announces road straight. There is no other route to follow. Only this line, and a way to navigate unknown to me. But Daniel is a good teacher and he was quick to explain everything to me and let me fly ! not a stick but a kind of steering wheel 8, it must push on to go down and shoot up to, I can not get used to it, but I appreciate. It is not easy to stay within the parameters of flight ! And to the passenger seat, the ball is not very well located. But I bet he does not take a long time to get used to it.
Soft landing, that is to say that it gets on the water it seems that it will explode ! we realize as a surface is hardened by the speed ! it reminds me of skydiving and the feeling of having a feather pillow under the belly of the fall time. We go to Mike. Dan offers him a discovery from the top of his world lake. I turn back, (the cyclone is a 4-seater) which gives me the opportunity to take off and landing an additional, 3 each in total. I feel that this is not the most favorable for Mike ! What we are worth thinking back to Daniel and me to know what differentiates us, those who like to fly. I assure you, we did not really find the difference with the other findings ... but no explanation ! We arrive home late and I met Jocelyne and Charles, their eldest son.
Jocelyne not worried when Daniel did not return. They know each other well and live in harmony for 25 years. Daniel had tried to call the phone but failed. We are going to dinner in town and spend some quality time together.
Tomorrow is another day.
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