Lever 5h. La météo est parfaite ce matin. Nous nous préparons à partir. Il fait nuit, la lampe frontale est d’un grand secours. Le froid nous vivifie, d’ailleurs l’aile est couverte de perles de glace. L’ambiance joyeuse laisse libre cours à l’humour comme les canadiens savent si bien maîtriser. Un élève de Cathy arrive à 7h. Chacune prépare son engin.

Quand je suis prête, un petit voile de brouillard plane sur les prairies alentour, mais rien à voir avec mon dernier décollage de cet aéroport. Nous nous quittons avec plein de projets ensemble.

À 7h30 je suis en l’air. Je suis bien habillée, les vêtements chauffants branchés. Au début, je prends le cap 260°. Le vol se passe sous un beau soleil levant qui met en valeur les reliefs et les couleurs chaudes de l’automne. Je vois bien quelques érables isolés mais plus beaucoup de forêts et leurs couleurs sont moins avancées qu’au nord. Je contourne la TMA de Toronto. Je vois la ville toute proche, la tour CN, le lac Ontario briller derrière. Je savoure ces paysages, ces vues paradoxales entre la ville d’un coté et la campagne de l’autre. C’est un vol simple et rapide. Au début, je suis poussée par un vent qui me fait gagner 20km/h. Mais ça ne dure pas et je me retrouve plus au sud avec un autre qui me ralentit d’autant. C’est le jeu des éléments qui s’imposent. Et cette année, je n’ai pas pris le forfait de météo à bord. Le prix annuel (75$) des années précédentes est passé à 69$ mensuels cette année !

De toute façon, en passant sous la TMA, je n’ai pas vraiment le choix de changer d’altitude, alors c’est bien comme cela. Et puis, je ne suis pas pressée, c’est certainement mon dernier vol avec Charlie cette année et j’aimerai qu’il dure le plus longtemps possible. Je m’émerveille toujours que suivant la puissance de la lumière et les rayons du soleil, la hauteur du survol aussi, un même paysage ne se présente jamais de la même manière. Il est parfois même peu reconnaissable, seuls les amers fixent le souvenir. Voilà, à 9h42, dernier atterrissage sur l’herbe de UPAC-airstrip, chez Kathy et Ed Lubitz. Je suis seule un long moment sous le beau soleil matinal. Je commence à déséquiper Charlie. C’est un long moment de tranquillité et de connivence que je savoure intérieurement, même si quelque part aussi, je ne me sens pas accueillie. Mais en avais-je besoin ? À la réflexion, le différé me contente tout à fait, l’accueil se fera plus tard avec la même émotion. Le silence et la tranquillité s’imposent.

L’attente me permet ces instants de solitude nécessaires à mettre fin à une aventure forte, tout aussi courte soit-elle comme cette année. Clore le voyage demande d’y renoncer, d’investir dans un autre avenir proche et d’essayer de lui trouver un intérêt suffisant. Pour moi, ce n’est pas si simple cette année. Les difficultés professionnelles que j’éprouve ne me font pas espérer de bons moments à venir, ils ne m’attirent pas cette année comme les années précédentes. Mais, ce voyage aura eu un certain nombre d’intérêts que je ne pensais même pas trouver. Il m’a permis de reprendre confiance dans mes capacités de vol, de retrouver mes moyens, de savoir que je pouvais encore me concentrer uniquement sur le vol et prendre les décisions qui s’imposaient. Oui, j’ai aimé voler à nouveau. J’ai pris du plaisir à repartir à l’aventure sur de grandes distances inconnues avec de nombreuses inconnues. J’ai rencontré des personnes toutes aussi agréables et enrichissantes les unes que les autres. Alors merci à tous ceux qui m’ont apporté cela.
Je ne savais pas encore que j’aurai l’occasion de voler une fois encore avec Charlie deux jours plus tard.

Step 5 - Peterborough - UPAC September 27, 2012 – 144 m, 2:17 – ave .63.4m/h
Wake up 5am. The weather is perfect this morning. We prepare to leave. It is night, the headlamp is a great help. The cold quickens, besides the wing is covered with beads of ice. The joyful atmosphere unleashes humor as Canadians know so well controlled. A Cathy’s student arrives at 7am. Each prepares her gear.

When I am ready, a small veil of fog hovers over the surrounding meadows, but nothing to do with my last departure from this airport. We leave with lots of projects together.

At 7:30 I’m in the air. I’m well dressed, plugging heated clothes. At first, I’m heading 260 °. The flight went under a beautiful sunrise that highlights the reliefs and the warm colors of autumn. I see some maple isolated but no forests and their colors are less advanced than the north. I fly around the TMA Toronto. I see the nearby city, CN Tower, Lake Ontario shining behind. I enjoy these landscapes, these paradoxical views between the city on one side and the other campaign. This is a quick and easy flight. At the beginning, I am driven by a wind that saves me 20km / h. But it does not last and I found further south with another that slows me down as much. This is the set of elements that are needed. And this year, I have not taken the membership of weather board. The annual price ($ 75 CAN) previous years rose to $ 69 CAN per month this year !

Anyway, passing under the TMA, I do not really have a choice to change altitude, so it is like this. And I am not in hurry, this is definitely my last flight with Charlie this year and I’d like it to last as long as possible. I still marvel that depending on the power of the light and the sun, and the height of the overview, the same landscape never shows up in the same way. It is even slightly recognizable only waypoints fix memories.

So, at 9:42, the last landing on the grass, UPAC’airstrip, at Kathy and Ed Lubitz. I am alone a long time under the beautiful morning sun. I began to unequip Charlie. It’s a long time of peace and complicity that I enjoy internally, even if somewhere too, I do not feel welcomed. But did I need it ? On reflection, this time ti think let me go happy and quite, reception will take place later with the same emotion.

Waiting allows me these moments of solitude necessary to put an end to high adventure, while it may be as short as this year. Close the renounce travel demand, invest in another near future and try to find a sufficient interest. For me it is not so easy this year. Professional challenges that I feel do not make me expect good times ahead, they do not attract me this year as in previous years. But this trip has had a lot of interests that I did not even find it. It helped me regain confidence in my flying abilities, concentration that I could still focus only on the flight and take the necessary decisions. Yes, I loved to fly again. I took pleasure to adventure on long distances unknown with many unknows. I met people equally enjoyable and rewarding as each other. So thank you to everyone who gave me this.

I did not know that I would have the opportunity to fly with Charlie again two days later.
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